UFAS asbl
L'avis suivant a été rédigé par un groupe de travail de la Plateforme belge contre la Pauvreté et l'Exclusion sociale UE2020 (ci-après dénommée « Plateforme belge »). Il s'est réuni pour la première fois le 28 septembre 2021 et a affiné son avis le 26 octobre 2021. Il est important de noter que cet avis est complémentaire aux avis individuels émis par les organisations de la société civile. L'avis ci-dessous contient une liste de priorités communes qui ne doit pas être considérée comme une liste exhaustive. L’UFAS, par l’intermédiaire de Liliane Cocozza sa présidente, a participé activement aux réunions sous l’égide du SPF Intégration sociale
L'aperçu ci-dessous indique ses priorités selon la logique de la note cadre du 4ème Plan fédéral de lutte contre la pauvreté et contre les inégalités approuvées par le CM du 16 juillet 2021. Cependant, certains points sont transversaux ou touchent à plusieurs compétences.
Enfin, la Plateforme belge souhaite mettre en avant de manière transversale l'ancrage juridique du plan fédéral de lutte contre la pauvreté. Cet ancrage doit garantir que les gouvernements fédéraux suivants auront également l'obligation légale d'exprimer leur politique en matière de pauvreté dans un plan stratégique de lutte contre la pauvreté. Cet ancrage doit être vu en complémentarité avec l'Accord de coopération visant à pérenniser la politique en matière de pauvreté.
Axe 1 : Prévenir et détecter précocement la pauvreté
Le groupe de travail souligne la nécessité d'une prévention précoce du sans-abrisme. Au niveau national et européen, par le biais de la Plateforme européenne contre le sans-abrisme, l'accent est très souvent mis sur les projets Housing First. Ces mesures sont indispensables et plusieurs partenaires demandent que ces projets soient également ouverts à des groupes cibles tels que les jeunes et les personnes qui se sont récemment retrouvées sans domicile. Toutefois, ces mesures aident les personnes à un moment où elles sont déjà dans une situation de sans-abrisme. Cependant, il reste encore beaucoup de progrès à faire dans le domaine de la lutte préventive contre le sans-abrisme. Certaines mesures préventives et aussi curatives sont proposées ci-dessous. En ce qui concerne l'approche préventive, il convient également d'examiner les mesures qui ont trait aux problèmes qui sont les premiers signaux pouvant mener au sans-abrisme (comme le surendettement...).
2.Non-recours aux droits
Le non-recours occupe une place très centrale dans ce premier pilier. De nombreuses personnes vulnérables remplissent les conditions de certains types d'aide, mais sont empêchées d'y recourir pour diverses raisons.
Tant au sein du groupe de travail que dans divers avis soumis, l'automatisation de droits directs et dérivés, ainsi que de tarifs sociaux, est proposée comme solution. La Plateforme belge préconise une automatisation maximale dans la mesure du possible. En outre, certaines mesures de lutte contre le non-take up sont proposées :
3.Lutte contre le surendettement
En ce qui concerne le surendettement, le groupe de travail propose des actions concrètes :
4.Test de pauvreté et d'inégalité sociale
La pauvreté et l’inégalité sociale sont des problèmes transversaux où une mesure dans le domaine de la santé, de l'enseignement, du logement, du travail, des finances... peut avoir un impact sur les personnes vulnérables vivant dans la pauvreté. Par conséquent, il est nécessaire d'examiner ex ante que la mesure en question ne contribue pas à la pauvreté et/ou à l’inégalité sociale. Le groupe de travail propose que ce test de pauvreté et de l’inégalité sociale soit introduit au maximum pour les mesures politiques fédérales.
Cependant, l'évaluation ex post est tout aussi importante. Cela devrait également être un réflexe automatique. Il est important que les bons indicateurs soient retenus pour exécuter cela correctement.
Axe 2 : Faire de l’emploi durable un levier essentiel de lutte contre la pauvreté et garantir une vie digne par l’accès à la protection sociale
Le groupe de travail se déclare satisfait de l'augmentation qui a déjà été prévue dans l'Accord de gouvernement et concernant les augmentations supplémentaires dans le cadre du rattachement des prestations sociales au bien-être. Pourtant, cela ne suffit pas à sortir de nombreuses personnes des situations de pauvreté. La Plateforme belge demande donc l'augmentation des prestations jusqu'au seuil de pauvreté européen. Concrètement, il est demandé d'examiner pour tous les minima sociaux quels efforts sont nécessaires pour atteindre le seuil de pauvreté européen.
Il plaide également pour mettre fin à la dégressivité des prestations.
2.Simulations sur la suppression du statut de cohabitant
La Plateforme belge estime que le statut de cohabitant doit être supprimé. De nombreuses évaluations ont déjà été réalisées à cet égard. Une nouvelle évaluation ne suffirait donc pas dans cette législature ambitieuse. Pour atteindre cet objectif principal, la Plateforme belge propose de simuler les solutions et alternatives possibles dans une étude concrète. Cette simulation concrète prendrait en compte non seulement les coûts, mais aussi les bénéfices directs et indirects (effet sur la consommation, perte de dépenses sociales,…).
Certains partenaires préconisent d'autres étapes intermédiaires pour atteindre le même objectif et souhaitent une première suppression pour les personnes de moins de 30 ans. En effet, pendant les périodes de crise, les barrières financières derrière ce statut ont été reconnues par sa non-application.
Les points ci-dessus doivent conduire à une individualisation des droits.
3.Se concentrer sur l'emploi durable
Il va sans dire que tous les emplois ne sont pas des emplois de qualité. La Plateforme belge insiste donc sur le fait que seuls les emplois durables peuvent être un catalyseur dans la lutte contre la pauvreté.
La liste des actions possibles en matière de travail durable est, comme pour les autres thèmes, non exhaustive. Nous nous référons aux contributions individuelles des différents partenaires, avec un accent particulier sur la position commune des différents syndicats.
Actions possibles :
Ce groupe cible est exposé à un risque accru d'exploitation sexuelle et économique et ne bénéficie d'aucune protection sociale.
Axe 3 : Garantir l’émancipation et l’inclusion de chacun dans une société en évolution
Le non-recours à l'intervention majorée est un élément très important de la problématique du non-take up. Des mesures positives ont déjà été prises à cet égard (échange entre l'administration fiscale et les agences d'assurance régi par un arrêté royal), mais des initiatives supplémentaires sont nécessaires à cet égard.
L'automatisation de cette intervention majorée est nécessaire.
2.Mettre sur pied des actions pour assurer l'accès à l'énergie
L'actualité de ces derniers mois montre combien cette action est nécessaire. Les personnes en situation de pauvreté sont les premières touchées par la hausse des prix de l'énergie (en raison de faibles revenus, de conditions de logement précaires, de l'absence d'accès à des sources d'énergie nouvelles et durables, d’aucune opportunité d'investir dans des maisons éco-énergétiques, etc.).
3.Améliorer l'accès à l'assistance de deuxième ligne
4.Soins de santé
5.Économie
Axe 4 : Une approche qui dépasse le niveau national - agir sur l'agenda européen et construire un monde solidaire
Actions prioritaires :
Dans le cadre du pilier européen des droits sociaux : fixer des objectifs ambitieux pour réduire la pauvreté. Ces ambitions ne doivent pas seulement être poursuivies conformément aux objectifs européens de Porto, mais également au regard de l'objectif des Nations Unies de réduire de moitié